Réhabilité par la Radio Télévision Suisse !

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Les lectrices et lecteurs de ce blog se souviendront de ce tour pendable que m’avait joué un quarteron de rédacteurs en chef (ou sous-chef) en goguette un soir de mai 2020. A une heure de grande écoute, ils s’en étaient donné à cœur joie sur les ondes de la Radio Suisse Romande pour avoiner à loisir votre serviteur comme de vrais gredins. La chose s’étant révélée aisée puisqu’ils s’étaient évidemment bien gardé de m’inviter ni qui que ce soit ayant la moindre connaissance du milieu de la santé publique romand.

Ayant porté plainte auprès du Conseil suisse de la presse, je viens de recevoir une réponse, après une année de probables siestes post-prandiales de l’auguste (au sens des arts du cirque, s’entend) cénacle. Une autre hypothèse quant à ce délai étant que la malhonnêteté désormais endémique de la presse suisse subventionnée lui a peut-être valu de recevoir une avalanche de plaintes rappelant nos augustes (sens premier) monts enneigés.

Je coupe court à tout suspense : le Conseil suisse de la presse ne m’a pas donné raison.

Ma foi, à moins d’être pris en flagrant délit de faux en écriture avec trois call-girls des pays de l’Est sur les genoux, une pipe à crack à côté du clavier et une valise remplie de dollars à ses pieds,  il est peu courant qu’il donne tort à un.e collègue : comme il se doit, les copains protègent les coquins et les vaches sont bien gardées.

Si le doute vous saisissait quant à cette (certes un peu verte) affirmation, je vous invite à faire l’expérience de parler de la commission des plaintes du Conseil suisse de la presse à n’importe quel journaliste : sauf à être filmé et enregistré, vous verrez un air goguenard et navré pour vous se peindre sur son visage, rappelant sans doute celui d’un commissaire du peuple stalinien à qui l’on aurait annoncé avoir saisi le Conseil soviétique des droits de l’homme pour se plaindre des agissements du petit père des peuples ou d’un de ses obligés locaux.

Bref, n’ayant plus de presse digne de ce nom dans ce pays (à l’exception des quelques médias indépendants), il aurait été bien surprenant que l’on eût droit à un Conseil suisse de la presse en phase avec la grandeur passée de ce Titanic gisant désormais par dix mille pieds de fond.

La réponse est en effet un tissu d’erreurs de jugement et d’inepties dont je me ferai un plaisir de proposer une interprétation de texte sur cette page.

En attendant, je vous révèle, sertie parmi les inexactitudes et les parti-pris, une reconnaissance qui vaut malgré tout son pesant de cacahuètes.

 

Lors de cette baston à bon compte, Mme Virginie Matter (« journaliste scientifique » et rédactrice en chef adjointe à la radio suisse romande) m’avait en effet décrit, en toute quiétude d’esprit , comme : « cette personne qui se déclare anthropologue de la santé avec une expertise dont on doute à l’heure actuelle. »

Ceci alors que j’avais été invité une cinquantaine de fois sur les ondes de la RTS au cours des 20 ans écoulés, toujours en ma qualité d’anthropologue, pour apporter un regard expert en particulier sur des questions de santé publique ! Avec donc, que je sache, des archives audiovisuelles à portée de sa main…

… Alors que j’étais évidemment connu comme le loup blanc dans le milieu de la santé publique romand.

… Alors que la liste des articles que j’ai publiés, des conférences et des enseignements que j’ai donnés dans des universités et hautes écoles, des dispositifs en santé que j’ai créés et des positions professionnelles que j’ai occupées au long de trente ans de carrière étaient parfaitement connus et vérifiables.

Comme il se doit et par un(e absence de) raisonnement sur lequel je reviendrai en temps utile, le Conseil suisse de la presse ne repère pas l’intention de nuire pourtant évidente dans ce commentaire lourdement péjoratif à mon sujet… ni dans la ribambelle d’autres qui l’ont accompagné.

Toujours est-il donc que, « après les vérifications effectuées par la journaliste  » (espérons que cela ne l’aura pas mise en burn-out), il ressort à mon sujet « une expertise reconnue par les pairs dans le domaine de la santé mentale et plus spécifiquement dans le milieu des addictions en Suisse romande où son regard à contre-courant est apprécié ».

Tiens ?! Exactement la description que j’avais faite dans mes premiers articles au mois de mars 2020. Mme Matter aurait pu en prendre connaissance pour découvrir mon parcours ; cela lui aurait évité de médire à mon sujet et de faire de longues vérifications aux frais du contribuable (du rançonné de la redevance pour être précis).

Cette admission est certes immédiatement suivie d’une salve d’inepties, dont celles qu’il n’a pas été possible à la dite-journaliste d’identifier « une expérience en gestion de crise sanitaire, en maladie infectieuse ou en épidémiologie ».

Ce qui est franchement tendancieux : imaginer que l’épidémiologie est réservée au domaine des maladies infectieuses dénote une ignorance pour le moins étonnante chez une journaliste scientifique. Les principes ne sont pas radicalement différents entre les deux domaines, même s’il y a bien sûr des spécificités de part et d’autre. La santé mentale pratique évidemment aussi l’épidémiologie, dite alors des « maladies non-transmissibles », domaine dans lequel je suis (sans fausse modestie) plus que rôdé.

Mme Matter aurait aussi pu visionner une émission d’Infrarouge (qui était à cette époque lointaine une émission de débat et non de parti-pris) datant de 2010 consacrée à l’épidémie de H1N1. A laquelle je fus convié par Esther Mamarbachi pour aborder l’aspect santé mentale et risque de psychose collective de ce pétard mouillé, en compagnie entre autres de l’inamovible Bertrand Kiefer. Tiens, un peu bizarrement la vidéo de l’émission n’est plus accessible sur le site de la RTS depuis des mois…

Elle aurait encore pu (pourquoi pas) mentionner que je suis (toujours sans fausse modestie) un des meilleurs experts actuels dans le monde francophone des processus de rétablissement, de la saluto-genèse ainsi que des dispositifs communautaires en santé, sans oublier le thème (dont tout le monde feint d’ignorer non seulement l’existence mais encore la gravité) de l’impact de la corruption systémique sur les pratiques et politiques de santé.

Bref, nous n’allons pas gloser plus avant, tant la réalité de mon expertise que la bonne foi ou son absence chez les uns et les autres sont suffisamment visibles à l’œil nu.

 

Kwechtchionne

Restauré publiquement dans la réalité donc de cette mienne expertise de 30 ans en santé publique et anthropologie de la santé, reste toutefois une question.

Des diffamateurs m’ayant traité publiquement d’imposteur, des petites figures locales comme le médecin cantonal neuchâtelois Claude-François Robert, le-dit Bertrand Kiefer, directeur de la Revue médicale suisse ou l’ancien directeur général des Hôpitaux Universitaires de Genève Bernard Gruson se sont empressés de relayer ces contenus calomnieux vers leurs réseaux numériques respectifs.

Des contenus qu’ils savaient être faux puisque j’avais collaboré avec le premier dans le cadre de la planification sanitaire qualitative du canton de Genève (à une époque où il comprenait encore quelque chose à la santé publique et à son éthique) ; que j’ai créé une nouvelle revue en santé mentale avec l’équipe rédactionnelle du second ; et que j’ai effectué une montagne de supervisions d’équipes aux HUG à l’époque où le dernier n’avait pas encore rejoint la boîte de consultants qu’il avait mandaté alors dans le cadre de ses fonctions.

Quid également du Congrès Timeworld, auquel je devais participer au mois de janvier à Paris, et qui m’a déprogrammé brutalement devant une campagne de diffamation en ligne orchestrée par des trolls anonymes ?

Ils ont pour chance que je ne suis pas rancunier. Je déteste l’injustice, qu’elle me vise moi ou autrui, et il me tient alors de la mettre en lumière. Mais ni le ressentiment ni la revanche ne m’intéressent.

Je les laisse donc volontiers à leurs piteuses manières. L’élégance du cœur et de l’esprit est une qualité rare.

Je terminerai en illustrant ceci avec deux commentaires post-Certificat Covid (une idiotie sanitaire et une monstruosité éthique) relevés sur un réseau social.

Le premier émane d’une personne qui n’est pas à plaindre quant à sa situation personnelle. Tout à la joie de son nouveau pass, il faisait savoir publiquement :

 

Le second émane d’une personne, présidente d’une association de défense des personnes en situation de précarité. S’étant fait « vacciner » pour des raisons de santé (elle souffre de plusieurs facteurs de risque), elle a exprimé sur le même réseau social qu’elle renoncerait à se faire délivrer un « certificat Covid » (comme on appelle ici le pass de la honte) pour rester par solidarité du côté des réprouvés.

Je ne juge personne. L’époque est compliquée. Mais tout le monde n’a assurément pas les mêmes valeurs…