Perseverare diabolicum : lettre ouverte d’un ami à Mauro Poggia

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Le vent tourne. Les aberrations de la politique Covid (telles que mises en lumière au long des mois sur ce blog) cheminent dans les esprits. La panique que nous avons traversée, soigneusement instrumentalisée et exploitée par des intérêts systémiques évidents, aura certes verrouillé une narration fausse et redoutable dans l’esprit de nos décideurs et de la population.

Mais les non-sens ne peuvent être niés à long-terme : tôt ou tard revient le temps d’une analyse rationnelle et objective…

En France, cinq membres du Conseil scientifique (dont son président Jean-François Delfraissy) viennent de se fendre d’une tribune dans le Lancet pour appeler à un renoncement urgent aux stratégies de confinement et sortir de cette danse macabre des mesures coercitives à répétition !

Sortie tonitruante à la fois bienvenue et quand même sacrément gonflée de la part d’un cénacle grevé de conflits d’intérêt qui n’a cessé à l’inverse depuis onze mois de réclamer à cor et à cris des mesures violentes en s’asseyant sur la science puisque celle-ci montrait déjà dès fin mars que cette « solution » était inutile et destructrice !

« Il n’est plus possible d’utiliser une succession de confinements généralisés comme réponse principale à la pandémie de Covid-19 » expliquent -enfin !- ces experts. « Même si (le confinement) est attractif pour de nombreux scientifiques et considéré comme une mesure par défaut par les dirigeants politiques […], son usage doit être réévalué afin qu’il ne soit plus mis en œuvre qu’en dernier recours », ajoutent-ils en mettant en garde contre « des approches basées sur la peur ».

Gonflé donc de la part de « responsables » qui n’ont cessé d’entretenir la psychose depuis une année ; on peut surtout y voir un retournement de veste caractéristique annonçant « la fin de la récréation » pour les experts compromis pour reprendre la vilaine expression d’Axel Kahn…

 

En Suisse, Alain Berset et le Conseil fédéral continuent pourtant de prétendre contre toute évidence que la voie suivie était la seule possible et que dé-confiner rapidement (comme il serait urgent de le faire) serait dangereux. Deux absurdités que nous devons à notre lamentable « Task Force » propageant une culture de la terreur au mépris de toute rigueur scientifique. A ce sujet, signalons la parution dans Re-check d’une magnifique enquête (une de plus !) de Catherine Riva et Serena Tinari, journalistes de renom et par contraste dignes de ce nom, sur les errances de cette Task Force.

Je finissais par me sentir très seul à souligner les incohérences et la piteuse validité scientifique des travaux de cet organe… C’est désormais du passé ! Citations choisies :

« Il est aussi quelque peu troublant de constater que ces présumés experts en politique de santé publique n’accordent apparemment guère de poids au souci d’éviter les déclarations incendiaires, qui achèvent de perturber et d’effrayer la population. Alors que celle-ci est plongée depuis plus d’un an dans un état permanent d’inquiétude et doit affronter chaque jour à la fois la couverture alarmiste des médias et le poids incontestable de restrictions de grande portée, dont l’impact sur le quotidien privé et professionnel est considérable.

Le comportement de la Task Force, avec ses interventions publiques, s’apparente plutôt à celui d’un groupe de pression, dont le but semble être de promouvoir une stratégie donnée, quitte à l’imposer par une lecture sélective de «la science», et qui ne semble avoir aucune intention ni de reconnaître ses erreurs d’appréciation passées, ni d’en tirer les leçons. »

 

Reste posée la question des responsabilités de ces choix dont la pertinence s’effondre comme ces langue de glaciers en Patagonie s’écroulant à grands fracas dans l’océan austral…

Je publie aujourd’hui -avec son accord, dont je le remercie- la lettre ouverte que M. Daniel Favre a rédigée à l’intention de son vieil ami, Mauro Poggia. Je ne connais pas leur histoire commune (que M. Favre évoque brièvement en début de courrier), mais sa lettre est juste, saine, et dit bel et bien l’essentiel.

Elle montre aussi la position difficile qui est celle de nos édiles dès lors qu’ils ont imposé une succession de mauvaises décisions tout au long d’une année. Avec des résultats catastrophiques puisqu’une approche intelligente aurait permis d’éviter des milliers de morts (dues non seulement au Covid, pour lequel on aurait pu soigner les patients à risque avant qu’il soit trop tard, mais aussi aux maladies graves non-soignées et à la vague de suicides en cours) ainsi que des dizaines de milliers de faillites.

On entend souvent dire que critiquer est trop facile et qu’il est douteux que quiconque aurait obtenu de meilleurs résultats avec une autre politique. Ce qui est tout simplement faux : une politique intelligente aurait permis, bien sûr, de limiter massivement les dégâts.

 

Cela, c’est désormais aux tribunaux de l’établir. Je sais qu’évoquer la réalité des conséquences funestes mais aussi des responsabilités politiques et pénales de nos gouvernants tend à fâcher dans notre frileuse Helvétie.

Toutefois : shit is about to hit the fan si l’on me pardonne cette expression triviale en anglais dans le texte. Je reviendrai sur cette question dans un prochain article, mais les procédures judiciaires sont maintenant lancées à haute vitesse (notamment en Allemagne et en France) alors que des décisions de justice attestent dans différents pays de l’inconstitutionnalité et de l’illégalité des mesures de coercition massive qui ont été employées, de surcroît en pure perte puisque la science montre qu’elles n’étaient pas utile…

On envisage donc la position embarrassante dans laquelle se trouvent nos dirigeants. N’ayant le goût ni de la rancune ni de la vengeance, j’en suis sincèrement navré pour eux dès lors que les conséquences qu’ils encourent s’annoncent malheureuses.

Mauro Poggia aurait été infiniment plus avisé d’écouter ce que je relayais des tout meilleurs spécialistes sur mon blog plutôt que de s’en offusquer ou de me ranger bien commodément dans le grand sac des complotisss…

Il aura au fond commis deux erreurs majeures : la première ayant été de faire confiance à un milieu dont il savait nécessairement (du fait de son expérience d’avocat spécialisé dans le droit de la santé et actif au sein de l’association suisse des patients) l’état de corruption systémique avancé.

Les décisions dommageables prises par MM. Berset et Poggia leur ont été dictées par ces milieux hospitalo-universitaires qui depuis mars dernier ont entretenu un déni de science dont ils auront aussi à rendre des comptes, à la lumière en particulier de leurs astronomiques conflits d’intérêts.

Mauro Poggia sait par ailleurs que l’hôpital cantonal est une espèce d’hybride compliqué où le pire côtoye le meilleur. A l’abnégation des soignants et la belle culture des soins qui y existent répondent des accusations de magouilles allant de falsifications scientifiques, de prescriptions de soins (notamment chirurgicales) abusives, de nominations par favoritisme entachées d’irrégularités allant du rachat indu de fonds de pension à de faux-CV, de trafic illégal d’organes finançant une comptabilité cachée et de ce que l’on qualifierait en droit français de trafic d’influences – même si ce délit n’existe pas en droit suisse.

Pour celles et ceux qui douteraient de ces éléments, le Procureur général du Canton de Genève dispose sous son coude d’un certain nombre de dossiers décrivant des faits relevant possiblement des chefs indiqués. Faits qui n’ont rien de confidentiel puisque la presse en a parlé à l’époque pas si lointaine où elle faisait  son boulot.

 

Comme concilier dans son esprit de citoyen (et en l’espèce de responsable politique) le bon et l’excellent d’une telle institution avec ses scories et ses égouts ? Compliqué bien sûr, mais essentiel, et même fondamental pour un homme d’État. Au mois de mars, j’avais écrit au président du Conseil d’État pour l’abjurer de tenir compte de ces réalités. Il m’avait répondu que n’étant pas médecin, le Conseil d’État s’en remettait aux médecins de l’hôpital. Lourde erreur, lui ai-je signalé en pure perte, comme le serait de confier la politique énergétique du canton à l’industrie pétrolière !

La seconde erreur de Poggia aura été de repousser obstinément les analyses qui venaient contrarier ses convictions. J’ai souvenir d’une conversation avec Mme Ruth Dreifuss au cours de laquelle cette femme d’exception et ancienne présidente de la Confédération m’avait confié avoir demandé à ses collaboratrices et collaborateurs, en arrivant au Conseil fédéral, de ne jamais lui cacher la vérité, en particulier en retenant des informations qui pourraient la contrarier ou contredire son opinion.

Le socle de toute intelligence est de s’intéresser prioritairement aux contre-arguments possibles à nos croyances et convictions. Ici donc, Maura Poggia savait ou devait savoir à quel point la politique de santé est sous influence d’intérêts économiques que la corruption systémique rend prioritaire dans toutes les institutions et instances publiques. Ensuite, il devait chercher en son âme et conscience s’il existait des contre-arguments solides aux mesures destructrices qu’il s’apprêtait à prendre. Et notamment ce qu’en disaient les tout meilleurs spécialistes scientifiques.

S’étant raté sur ces deux piliers de la probité et du bon sens, le magistrat se trouve dans la position embarrassante et à vrai dire insoluble de garder la face tout en évitant (maladie chronique des dirigeants politiques) d’admettre s’être gravement planté.

Je l’ai dit, je n’ai aucune Schadenfreude face à cela. J’avais humainement de la sympathie et de l’estime pour M. Poggia et n’apprécie ni les jugements lapidaires ni la curée, pressentant ce moment où un ministre affaibli devient à son tour la cible des lâches. Reste donc la solitude d’un homme qui va devoir tôt ou tard affronter ses responsabilités et ne pourra plus longtemps se cacher derrière les subterfuges et les paravents.

Au fond, je crois que Mauro Poggia aura surtout été victime de ce que nous appelons à Genève la « conseillerd’étatite », cette forclusion de la pensée provoquée par l’exercice du pouvoir au cours duquel la somme de flatteries et de mauvais conseils issus de la corruption systémique et de la technostructure assombrit l’entendement. C’est un problème, lui aussi systémique et structurel, de l’exercice du pouvoir que cette conviction forcenée d’avoir raison, même quand tout montre l’inverse.

 

Daniel Favre invite dans son courrier Mauro Poggia à admettre les erreurs commises, à assainir les cercles d’experts en les purgeant des conflits d’intérêts et à oser prendre le chemin d’une politique sanitaire raisonnable et humaine.

Je ne peux que souhaiter de tout cœur que M. Poggia puisse entendre cet appel. Ce serait douloureux mais salvateur pour lui-même comme pour la collectivité. Tôt ou tard, la population devra savoir qu’on l’a privée de soins uniquement pour réserver des bénéfices pharamineux à l’industrie pharmaco-vaccinale ; que nos hôpitaux et cénacles d’experts roulent prioritairement pour l’industrie et leur propres intérêts plus que pour la santé de la population ; et que les dizaines de milliers de fermetures et faillites de commerces, restaurants et entreprises l’auront été en pure perte et auraient pu et dû être évitées.

Admissions sans doute hors de portée pour un magistrat au sein d’un Conseil d’État désorienté et tétanisé… En attendant, les citoyens continuent mille fois hélas de trinquer.

 

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LETTRE OUVERTE DE DANIEL FAVRE A MAURO POGGIA

 

 

Daniel Favre
1213 Petit-Lancy

Monsieur Mauro Poggia

Conseiller d’État en charge de la santé

 

Cher Mauro,

Voilà bien des années passées depuis nos engagements contre les primes des caisses maladie. Je me souviens de la fierté que j’avais de me battre à tes côtés avec nos amis du Rassemblement des Assurés et des Soignants (RAS).

Nous nous battions comme des beaux diables contre des moulins à vents qui avaient la force des millions contre nous. De cette période je conserve une fierté de t’avoir connu et j’ai le souvenir de l’intelligence et de l’honnêteté dont tu faisais preuve.

Aujourd’hui je rencontre la même injustice qui nous avait révoltés à l’époque, mais cette fois à une échelle encore plus grande : la crise du Covid.

Après tous les mensonges qui ont émaillé cette crise, force est de constater que je ne te reconnais plus dans tes prises de position. Ce serait faire insulte à ton intelligence si je pensais que tu n’as pas pris conscience du pétrin dans lequel le Conseil Fédéral et toi-même vous vous êtes mis.

Vous avez fait confiance dans la Task Force dont la plupart des membres sont empêtrés dans d’énormes conflits d’intérêts. Maintenant il va falloir redresser la barre et il ne suffira pas de faire des effets de manche pour retomber sur vos pattes. Vous êtes allés trop loin.

Il n’y a qu’une seule façon d’agir maintenant : avouer votre échec et vos erreurs.

Il va falloir :

1)  Dissoudre la Task Force et dénoncer tous les conflits d’intérêts des gens qui la composent.

2)  Remettre à l’ordre tous ces médias qui n’ont fait que distiller la peur et là aussi vérifier les conflits d’intérêts de tous ces soi-disant scientifiques.

3)  Stopper ce confinement débile qui va tuer plus de gens que ce pauvre virus qui n’en demandait pas tant.

4)  Stopper cette vaccination dangereuse (je parle de vaccination mais ce n’en est pas une, c’est une thérapie génique) Transformer nos vieux en OGM est un scandale humain sans précédent.

5)  Arrêter de faire des tests non fiables pour justifier vos errances et vos décisions dignes des républiques soviétiques de la belle époque.

6)  Confiner les gens « malades » et non les positifs sans symptômes.

7)  Laisser les médecins prendre soin de leurs patients en les traitant rapidement avec des thérapies dont l’efficacité est prouvée (thérapies très bon marché).  Cela va décharger les hôpitaux.

8)  Rouvrir les commerces et restaurants et enlever ces masques dans tous les endroits où ils sont inutiles.

9)  Et enfin vous entourer de vrais scientifiques qui ne touchent pas des dollars des pharmas.

 

Voilà Mauro, il s’agit d’une action simple qui demande du courage, mais je sais que tu en as. Je parle ici en mon nom et je ne suis pas un complotiste.

Mais je sais, vu mon grand âge et mon expérience, que c’est la seule solution pour éviter à notre pays de sombrer dans la folie.

Je t’en supplie, ne jette pas cette lettre, mais informe-toi encore car il y a des gens de bien dans ce pays qui n’ont pas à subir cette ineptie qui dure depuis plus d’un an maintenant.

Quelle que soit ta décision, je te conserve mon amitié et je souhaite que tu fasses ce qui est bon pour le peuple qui t’a élu et non pour des groupes financiers sans scrupule.

 

Amicalement,

 

Daniel