La curée se poursuit ! Comme cela arrive à tous les scientifiques et médecins osant questionner la pensée unique sanitaire qui nous est imposée depuis 18 mois, c’est au tour du Dr Philippe Saegesser de se voir attaquer avec une rare violence par le Dr Philippe Eggimann, président de la SVM dans les colonnes du Blick.
Ces procédés de lynchage médiatique sont heureusement rares en temps normaux. Il suffit qu’une crise s’installe durablement pour qu’on les voit fleurir comme les champignons après la pluie, en particulier (comme l’a judicieusement relevé le sociologue Michel Maffesoli) au sein des « élites » – ou des notables pourrait-on dire. Mauro Poggia à Genève en est un triste exemple, lequel multiplie les provocations ainsi que les propos dénigrants sinon injurieux. Rien qu’on s’attende à trouver chez un homme d’état, sauf en des temps de violence mimétique (expression décrivant cette accumulation de tension sociétale ayant besoin de boucs émissaires sur lesquels se décharger) où, à l’inverse, une sorte de licence est accordée à se comporter avec vilenie tant que cela va dans le sens du courant.
J’ai moi-même été la cible à réitérées reprises de tels déferlements et au début, à vrai dire, cela fait drôle. J’avais même eu droit à une démolition en règle de ma réputation jusque-là honorable par trois rédacteurs en chef romands sur la RSR à une heure de grande écoute. Mésaventure qui m’a conduit à porter plainte auprès du Conseil suisse de la presse il y a une année -plainte toujours non traitée d’ailleurs. Couvrir de boue une personne se fait vite et bien, rappeler des rédacteurs à une élémentaire déontologie est moins empressé au pays moribond des journalistes.
Il n’en reste pas moins que le choc est rude quand cela vous arrive -et que les oreilles vous sifflent. Cela vous précipite aussi dans un abime de solitude qui est en quelque sorte le but visé puisque l’appartenance (et son corolaire la respectabilité) sont au cœur de nos besoins anthropologiques et sociaux.
C’est donc avec compassion mais aussi avec colère que j’ai pris connaissance de la charge bête et méchante sonnée contre le Dr Philippe Saegesser. Lequel est à vrai dire le seul médecin romand, au bénéfice d’une expérience incontestable, à avoir osé questionner une dérive qui conduit de plus en plus de médecins de la vielle école, attachés à l’éthique et au pragmatisme, à ne plus se sentir appartenir à une caste dont l’horizon se limite désormais aux annonces publicitaires des pharmas et à une pseudoscience largement frauduleuse.
Incertitudes, propagande et déni
Avec ces renversements typiques des moments totalitaire que nous soulignions hier lors d’une séance du Conseil scientifique indépendant en compagnie du généticien moléculaire Christian Vélot. Celui-ci, professeur à l’Université de Paris-Saclay, nous rappelait les nombreuses incertitudes existant au sujet des vaccins géniques expérimentaux, (comme les risques de rétro-transcription de l’ARN ou de recombinaison virale) en soulignant l’absurdité des affirmations péremptoires de la part des autorités sanitaires niant ces possibilités connues de longue date. Avec pour conséquences de rendre impossible le consentement éclairé des vaccinés à l’injection expérimentale qui leur est proposée avec insistance et même parfois avec des formes de contrainte.
Depuis des mois, le Dr Philippe Saegesser ainsi est le seul médecin en Suisse romande à oser exprimer tout haut ce que tant de praticiens et chercheurs ne se risquent plus à énoncer hors de la confidence. Pourquoi ? Eh bien par peur précisément de la violence des réactions comme celle dont il est question ici. Et à chaque lynchage de dissident, cette joyeuse pédagogie est bien sûr pavloviennement renforcée.
Ceci dessine hélas une anti-science et une anti-démocratie, tant l’une et l’autre se doivent d’être faites de débats, d’échanges, de confrontation des points de vue et d’une conscience intime que la vérité est un horizon mais jamais une propriété, a fortiori mal acquise.
A l’inverse de cela, nous avons depuis 18 mois une pensée unique et donc totalitaire, excluant, censurant ou attaquant violemment tout propos discordant, surtout bien sûr s’il évoque quelqu’encombrante réalité. Car c’est bien là la radieuse toute-puissance de la posture totalitaire : elle ignore superbement la réalité et la violente volontiers. Comme l’a illustré cette récente saillie de Mauro Poggia sur le plateau d’Infrarouge, affirmant qu’il y avait bel et bien une forme de dictature aujourd’hui, celle des opposants ultra-minoritaires à sa politique. Ouch !
Et moi qui fais partie de ce groupe pendable à ses yeux, j’essaye de me souvenir de quand nous avons assigné à résidence, condamné au défaut de soins et d’accompagnement, privé de ses revenus et de sa vie sociale, manipulé, culpabilisé, stigmatisé et brutalisé l’édile – qui s’est formé quant à lui vite et bien dans ces différents registres… En nous faisant croire qu’il n’y avait aucune autre option là où tant d’exemples probants (Suède, Texas, Floride, désormais Angleterre et Danemark) n’ont cessé de montrer l’inverse !
Ici, le point de départ du torchon du Blickr porte en soi un fumet faisandé : un obscur pharmacien, M. Steve Claude, y est présenté comme une sorte de lanceur d‘alerte intègre veillant à la bonne tenue de la science. L’habit est bien trouvé mais ne fait pas le moine puisque ledit Steve Claude (comme d’autres au sein de la mouvance scientiste sectaire), est un agité sévissant avec une agressivité pathologique et une inculture évidente sur les réseaux sociaux. De ces personnes qui, justement, profitent de la tension du temps pour donner des coups de pied à tout va sans plus avoir à se soucier d’être discret.
Il s’en est pris -évidemment- au Pr Didier Raoult, l’accusant d’avoir (rien moins que cela) sapé la confiance de la population en la Science. Comme l’avait fait en son temps Jacques Chapuis, directeur de l’école de soins infirmiers la Source devant un parterre d’étudiants captifs, l’illustre scientifique Steve Claude, directeur d’un des principaux centres d’excellence au monde en microbiologie, qui a donné son nom à différentes bactéries ou virus qu’il a découvert, ayant identifié des traitements devenus de référence en la matière, allume ce minable de Pr Raoult qui a osé persévérer dans les études observationnelles au lieu de faire des essais randomisés en double-aveugle comme le commande l’industrie mais non les standards scientifiques. On pourrait ainsi reconnaître au professeur marseillais que la littérature scientifique confirme une validité équivalente des deux démarches et que l’éthique prohibe les RCTs en cas de maladie potentiellement mortelle, mais non, Claude et Chapuis (comme d’ailleurs une autre lumière au firmament, Sébastien Dieguez), du haut de leur (presque) prix Nobel moquent avec superbe leur insignifiant confrère…
Jamais en reste d’une élégance, le pharmacien s’est réjoui bruyamment sur les réseaux sociaux des ennuis faits par son employeur au Dr Louis Fouché.
L’encyclopédique M. Claude fait ainsi feu de tout bois dans un noble combat pour la « Science », celle qui n’existe à vrai dire que dans l’esprit des fanatiques et doit donc se réduire aux dits de l’autorité, toute envahie de conflits d’intérêts qu’elle soit.
Alors qu’il avait saisi je ne sais quelle occasion de me traiter d’imposteur (ritournelle consacrée et renforcée par un cabinet de comm’ spécialisé dans ce genre de veulerie), j’ai fait savoir à M. Claude que ses propos pouvaient constituer une atteinte à ma personnalité et valoir que j’en saisisse un tribunal. Posture un brin incantatoire j’en conviens tellement ce genre de démarche est coûteuse et surtout réjouit les harceleurs, leur fournissant une occasion en or de baver tant et plus devant un nouveau public prestigieux.
Voici la réponse que m’adressa cet élégant personnage, doué de surcroît en orthographe :
En d’autres termes, pour Steve Claude, pharmacien et référence éthique du Blickr, les injures ou les menaces de mort ne sont rien qui vaille la peine qu’on s’y arrête. C’est à cela que je me réfère en nommant que dans les temps totalitaires, des personnes qui en temps normaux seraient restés dans les limites des comportements acceptables en viennent à se comporter comme des petites frappes. De là à en faire de vertueux lanceurs d’alerte, il y a un pas que le Blickr franchit ici à pieds joints.
Eh bien non, les injures, la calomnie, les menaces de mort ou les lynchages médiatiques ne sont pas rien. Ils relèvent d’un type d’agissements qui sont répréhensibles pénalement, que l’on appelle perversité en psychopathologie et sont l’expression d’esprits maladifs et tordus. Et, oui, que l’on retrouve souvent parmi des personnes en position de pouvoir ou cherchant à en avoir.
L’attaque en règle du président de la société vaudoise de médecine conte le Dr Saegesser a hélas cette saveur. Elle mélange allègrement mais surtout sans scrupules des propos simplement injurieux avec de stupéfiantes contre-vérités.
Petit tour du propriétaire, non exhaustif :
« Il y a déjà eu environ 1’000 morts du Covid rien que dans le canton de Vaud depuis le début de la pandémie, soit en moyenne environ deux par jour, rappelle (le Dr Eggimann). Avec une surmortalité établie, que le Dr Saegesser refuse d’admettre. Et des décès en Suisse dans toutes les catégories d’âge, même si effectivement beaucoup plus nombreux chez les personnes âgées, qui pratiquement toutes auraient encore pu vivre plusieurs années. »
Le Dr Eggimann répète consciencieusement la doxa, mais d’une manière où des pans entiers de la réalité lui échappent. Tout d’abord, ce n’est évidemment pas de 1’000 morts du Covid qu’il s’agit mais de 1’000 morts avec le Covid (incluant les accidents mortels, les cancers en phase terminale, les morts de vieillesse, les suicides, etc.) Le Covid-19 est non pas une épidémie mais une syndémie, c’est-à-dire que le nouveau coronavirus n’est dangereux (hormis dans de rares cas de vulnérabilité génétique) qu’en présence de maladies chroniques. En amalgamant tous les décès de personnes ayant un test PCR positif ou soupçonnées d’être infectées, on aboutit à des statistiques qui ne veulent rien dire en terme de mortalité causée par le Covid-19.
Ceci avec un âge médian des décès aligné sur l’espérance de vie ! Les données marseillaises montrent que dès lors que les patients sont traités, il n’y a pas de mortalité anormale en-dessous de 65 ans et que la perte d’espérance de vie de 88% des personnes décédées avec le Covid est en réalité inférieure à une année. Ce qui veut dire qu’elles seraient mortes de toute manière dans l’année.
Enfin, relevons qu’une fois les données pondérées avec l’évolution de la pyramide des âges (les papy boomers étant arrivés en masse dans la tranche des +90 ans au cours des dix dernières années), il n’y a effectivement quasiment pas de surmortalité en 2020 ni bien sûr en 2021. Bref, faux sur toute la ligne pour le Dr Eggimann, qui a dû trop regarder la télé là où il est préférable de lire et analyser les données.
Sans parler des complications de type Covid-long, dont on commence à peine à prendre la mesure, insiste le président de la SVM. « On ne peut plus banaliser. A ce jour, la vaccination massive de la population représente à long terme la seule chance de retour à la normalité, à moyen terme de lutte contre des mutations du virus encore plus dangereuses et à court terme de protection des plus fragiles de notre société, sans parler de son économie et de notre mode de vie. »
Idem : un condensé d’idées fausses. Le Covid long, les médecins et leurs patients en parlent, est traité en quelques jours, à n’importe quel stade, avec l’ivermectine que combat (évidemment) le Dr Eggimann. Encore faut-il certes la leur donner.
La vaccination massive de la population n’est plus considérée (à part en Suisse semble-t-il) comme la seule solution. Les Islandais comme le groupe vaccinal de l’Université d’Oxford ont conclu que la protection procurée par les injections géniques expérimentales est si limitée que l’immunité collective ne serait même pas obtenue par un taux de 100% de vaccinés. Ce que confirmerait si besoin était l’exemple catastrophique de Gibraltar, mais aussi l’effondrement de l’efficacité vaccinale et sa disparition rapide après injection. Bref, le Dr Eggimann est un bon speaker de spot publicitaire mais en ce qui concerne la médecine, on peine à voir.
« C’est au contraire le bon sens, le maintien au premier plan des valeurs humanistes et l’évolution des connaissances scientifiques, avec la compréhension des mécanismes de l’infection et de sa propagation et désormais la disposition de vaccins d’une efficacité inégalée à ce jour, qui ont permis déjà de préserver des millions de vies à travers le monde ! »
Ce Dr Eggimann est décidément d’un optimisme à toute épreuve, qui ferait presque plaisir à voir. La réalité est que c’est la première fois dans l’histoire de la médecine moderne que l’on interdit aux médecins de soigner et d’accompagner leurs patients. Qu’on laisse les gens désemparés et sans suivi (taux de saturation en oxygène sanguin) attendre chez eux jusqu’à ce qu’il soit éventuellement trop tard. Que l’on flingue des remèdes potentiellement utiles au nom d’une méthodologie inadéquate mais surtout pour assurer à tout prix le marché vaccinal. Que l’on truque systématiquement les études pour obtenir les « résultats » souhaités. Que l’on a continué d’employer (en Suisse et dans le canton de Vaud en particulier) un remède inefficace et toxique, le remdesivir, pourtant désavoué six mois plus tôt par l’OMS ! Que l’on précipite la mise sur le marché d’un produit expérimental à l’efficacité douteuse, comme cela apparaît désormais au grand jour. Que l’on impose enfin à l’échelle mondiale des mesures de contrainte inefficaces, destructrices et contraires à toutes les bonnes pratiques -comme l’ont inlassablement dénoncé les meilleurs épidémiologistes au monde.
Ah, en effet, qu’elle est belle la médecine du Dr Eggimann ! Heureuse époque sans doute ?!
« Comme vous le savez, l’inefficacité de la Chloroquine a clairement été établie. J’observe que notre collègue a également demandé que le corps médical privilégie ensuite l’utilisation d’ivermectine (démontrée inefficace), puis le zinc et la vitamine D et qu’enfin, on mette l’accent sur de développement de traitements efficaces plutôt que des vaccins pour la prévention. Je m’interroge encore sur la pertinence tant éthique que scientifique de cette démarche. »
Le valeureux président poursuit tambour battant sur sa lancée, rappelant heureusement au passage une cardinale vérité : quelle idée saugrenue que de vouloir soigner les gens ! Surtout avec des remèdes disponibles, peu coûteux, aux profils de risque connus et dont l’utilisation donne des résultats probants partout où on les utilise… tout en étant validés par des centaines d’études de qualité réalisées dans différents pays (hydroxychloroquine et ivermectine étant les mieux documentés).
Je constate que les faits établis au sujet du développement et de l’efficacité des vaccins contredisent totalement les allégations du Dr Saegesser. Concernant les risques vaccinaux chez les enfants, son affirmation est clairement fausse et mérite un démenti formel. C’est d’ailleurs ce que vient de faire la commission fédérale de vaccination en recommandant d’élargir la vaccination des 12-15 ans sans délai. Elle s’appuie sur une analyse rigoureuse des données disponible qui rejoint celle d’autres groupes d’experts ou agences de régulations au plan tant national qu’international.
Le Dr Eggimann confond (comme nombre de ses collègues) la science et les communiqués publicitaires (aussi appelés publi-reportage) des pharmas. Les études à l’appui du vaccin Pfizer ont été bidouillées comme nous l’avons montré ailleurs ; elles ont exclu nombre de groupes pertinents ; elles sont vigoureusement contestées comme cela a été exprimé à répétition par le Pr Doshi et nombre de chercheurs dans le Bristish Medical Journal. Il en faudrait plus pour troubler le bon docteur : une firme au casier judiciaire civil et pénal long comme douze bras, reconnue coupable de falsifications de données, d’affirmations mensongère, de corruption et de dissimulation d’effets nocifs est bien sûr digne qu’on lui fasse confiance aveuglément sans même qu’elle ait à donner accès à ses données.
Comme le suggérait le Pr Raoult, « entre la naïveté absolue et le complotisme, il y a quand même la place pour la lucidité ».
Le Dr Saegesser ayant partagé ses doutes (légitimes et dont on rappelle qu’ils constituent la base et la probité de la recherche scientifique) : « Je voulais revenir sur des éléments qui m’ont beaucoup troublé au début de cette crise puisque j’interagissais avec un collectif de médecins qui malheureusement est extrêmement aréactif encore aujourd’hui. Ils ont vraiment beaucoup de peine à avoir un esprit critique vis-à-vis du narratif officiel pour lequel ils gardent un cap absolument déraisonnable. »
Le bon Dr Eggimann veille au grain en taclant tous crampons dehors l’adversaire :
« Avec mes collègues du comité, nous revendiquons fièrement l’absence de réactivité face à la diffusion de contre-vérités de la part de notre collègue. Ces positions relèvent de convictions mystiques non fondées sur une analyse objective et rigoureuse des faits que nous ne partageons pas. »
Où l’on trouve les jugements de valeur dépréciatifs et même les injures qui sont les indicateurs que les arguments manquent. Reste alors la bave. Salissez, salissez… il en restera toujours quelque chose.
C’est ce comportement du président qui devrait faire l’objet d’un examen devant la commission de déontologie. Traiter des objections sensées (certes potentiellement réfutables) de « convictions mystiques » est indigne ; ça vole presque aussi haut que du Poggia.
Reste un ultime baroud d’honneur dans l’expression soit d’une inquiétante ignorance soit d’un cynisme redoutable. En réponse à la remarque du Dr Saegesser à propos des études randomisées en double aveugle (« on sait malheureusement qu’une bonne partie de ces articles scientifiques sont soumis à la pression notamment des lobbys pharmaceutiques qui financent et on sait qu’il y a une forme de corruption vis-à-vis de cette certitude ») le Dr Eggimann vole au secours des vertueuses pharmas :
« Ces allégations reposent sur la généralisation de quelques exemples connus. Cette vision est problématique en ce qu’elle remet en cause les gigantesques progrès de la médecine réalisés au cours des dernières décennies et qu’elle conduit le Dr Saegesser à lui tourner formellement le dos en incitant d’autres à le faire. »
N’aimant pas l’autopromotion, je n’oserais recommander au Dr Eggimann de visionner la vidéo du séminaire que j’ai donné à l’IHU Méditerranée-Infection sur le thème de la corruption systémique… Il n’en reste pas moins que le président des médecins vaudois a urgemment besoin d’être déniaisé. A nouveau, tout ce qu’il affirme en quatre lignes est erroné, dans une synthèse d’idées fausses presque artistique de densité :
La réalité, c’est que le Dr Saegesser ne généralise pas quelques exemples épars, c’est que la corruption est actuellement bel et bien généralisée dans le domaine de la santé, ainsi que le reconnaissent l’ONU, la Commission européenne, le Parlement britannique, le Centre d’éthique de l’université de Harvard et nombre d’anciens rédacteurs en chef des principales revues médicales -qui savent quand même de quoi ils parlent !
Le Dr Eggimann noie le poisson en faisant croire à un épiphénomène alors que c’est au contraire un motif devenu central du domaine. Sait-il par exemple que le nombre de condamnations civiles et pénales infligées aux laboratoires pharmaceutiques aux États-Unis depuis l’an 2000 ascende à 957 pour un total d’amendes cumulées de 56 milliards de dollars ? Quelques exemples montés en épingle aux yeux du Dr Eggimann ? Seulement à peine un petit millier de modestes exemples ?!
Sait-il que les études randomisées en double aveugle financées par l’industrie sont reconnues par la littérature scientifique comme étant systématiquement biaisées ? Sait-il que les conflits d’intérêts et la corruption institutionnelle -qui polluent tout la chaîne de soins et tous les volets de la médecine- dévoient structurellement la priorité du système de soins au détriment de l’intérêt des patients ?!
Faire passer les remarques pertinentes du Dr Saegesser comme une « attaque contre les progrès de la médecine » est une autre accusation spécieuse, vide de tout argument, qui ne peut que consterner tout esprit encore capable d’un minimum de réflexion. Et laisse songer sur le rôle d’un président de société médicale : mordre ceux qui posent de bonnes questions ?
Que penser à l’issue de ce tour d’horizon ? Que la médecine est bien malade comme je l’ai déjà souligné et que ce n’est pas avec des médecins comme le président de la société vaudoise de médecine qu’elle prendra la voie d’une guérison.
Quant au Dr Saegesser (à qui j’exprime ici mon soutien et toute mon estime), je sais par expérience que le court-terme sera rude pour lui mais que le temps lui donnera raison. Et qu’il restera (à l’inverse des MM. Claude, Eggimann et consorts) comme un Juste ayant eu le courage de rappeler le sens et les fondamentaux de la médecine au cœur d’un triste naufrage sanitaire, éthique et sociétal.