« Aux larmes citoyens ! »

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Michel Rosenzweig s’est fendu d’une nouvelle tribune, aussi lumineuse, intelligente et sensible que ce à quoi il nous a habitués depuis 18 mois.

Comme il est précieux d’avoir une voix comme la sienne dans un paysage si largement sinistré.

Que la gravité et l’indécence de la dérive en cours, qui foule aux pieds notre état de droit ainsi que nos droits et libertés fondamentales ainsi que l’éthique la plus élémentaire, échappent à autant de gens apparemment éduqués requiert de solides bases en psychologie sociale pour se laisser penser. A entendre des ministres ou des médecins de ma connaissance, complètement azimutés dans le déni et le « Eyes Wide Shut » face aux monstruosités en cours,  je serais moi-même au bord de la sidération sans une connaissance solide des processus d’emprise et de dérives idéologiques.

Comme ce médecin qui me disait, face aux données terrifiantes de la pharmacovigilance post-vaccinale : « ma foi on verra bien dans quelques années… » Comment un type honnête et intègre, ayant quand même une vague connaissance des innombrables catastrophes sanitaires provoquées par la mise sur le marché précipitée et au mépris des règles de sécurité de tant de « remèdes » comme la thalidomide ou des vaccins comme ceux contre la dengue ou le H1N1 peut-il proférer une telle énormité ?! Eh bien, il profère…

Ceci concerne aussi bien les médecins que les édiles, les élus, les journalistes et tout un chacun : tous ceux qui participent à cette dérive totalitaire en sont complices.

Nous n’en avons que plus besoin de penseurs et de vrais experts qui savent penser et nommer ces réalités, comme Michel Rosenzweig, Ariane Bilheran et quelques autres.

C’est donc avec gratitude et gravité que je reproduis ici son texte, avec son aimable autorisation.

 

Aux larmes citoyens,

par Michel Rosenzweig, philosophe et psychanalyste

 

France, 23 juillet 2021.

Accélération des mesures sanitaires restrictives et contraignantes assorties de sanctions administratives et d’amendes astronomiques, licenciement pour les travailleurs refusant « la passe » sanitaire, refus de soins et d’examens médicaux hors urgence pour les récalcitrants au laisser-passé sanitaire, l’Assemblée nationale a finalement obtenu une majorité aux forceps à l’aube, à 5h tout en rejetant l’amendement prévoyant la mise en place de l’Ausweiss sanitaire pour accéder à cette même Assemblée nationale, au Sénat et aux conseils régionaux et départementaux.

Ainsi, la devise de la République française est-elle torpillée en un tournemain, liberté, égalité, fraternité éparpillée aux quatre coins de l’hexagone façon puzzle.

D’aucuns continuent à braire qu’il n’en est rien, en particulier la caste des vieux soixante-huitards qui ont renié toutes leurs valeurs et qui inlassablement persistent à dire que toutes ces mesures sont parfaitement justifiées.

Dictature sanitaire ? Tyrannie sanitaire? Totalitarisme sanitaire ?

Meuh non clament-ils tous comme des bovidés regardant passer les trains de mesures liberticides, nous sommes en démocratie et le parlement fait son travail, la preuve.

Mais quel « travail » et comment en est-on arrivés là?

Où se situent la frontière et la limite au-delà desquelles un régime démocratique se vide de ses fondements au point de perdre sa substance et donc sa légitimité?

Et comment le nomme-t-on ?

Ne soyons pas naïf, aucun des régimes pestiférés cités plus haut ne se sont reconnus comme tels et tous ont continué à se revendiquer de la démocratie et jusque dans leur nomination. A t-on déjà vu un criminel se reconnaître comme tel ?

Le vote entérinant ces décisions présentées en assemblée par un gouvernement est-il encore « démocratique »?

Bien sûr que oui.

Alors ?

Alors ? C’est très simple, il suffit de siphonner les valeurs et les principes de l’état de droit par la propagande officielle au nom d’une urgence (sanitaire, sécuritaire), fabrique de l’opinion et de l’assentiment, pour obtenir ce genre de vote avec une Assemblée désertée au point du jour et le tour est joué.

Les représentants légaux élus par le « peuple » se sont prononcés.

Sont-ils pour autant encore légitimes en vertu de la nature des mesures pour lesquelles cette majorité a voté?

D’autres s’y sont pris dans le passé de la même manière pour accéder au pouvoir en toute légalité et faire basculer le cours de l’histoire.

Le procédé est identique, ce sont des espèces de coups d’État démocratique pilotés par des exécutifs et entérinés par des assemblées parlementaires soumises et réduites à la portion très congrue qui aboutissent à la violation des valeurs et des principes fondateurs de la constitution.

Résultat, ce régime sanitaire profondément adémocratique et liberticide depuis le début de cette crise politico-sanitaire s’est offert une légalité au rabais pour garantir au régime actuel la conservation de son appellation contrôlée et ainsi se prémunir de toute critique faisant allusion aux régimes honnis dont on ne peut pas prononcer les noms sans se faire traiter de tous les noms.

La réalité est toute autre, là sous nos yeux écarquillés, sidérés, la Res Publicae n’est plus cette chose publique dont l’étendard fut levé avec sa merveilleuse devise que l’on oublie trop souvent de citer de manière complète.

© Michel Rosenzweig