Trolls et bots au temps du Covid : Time World, un congrès aux relents de MacCarthysme ?!

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J’avais été invité à participer à cet événement scientifique et culturel, initialement prévu au mois de janvier 2021 puis reporté au début juillet pour les raisons que l’on sait.

Le thème de cette édition portait sur la notion de hasard, évidemment passionnante d’un point de vue anthropologique. Et pour laquelle j’ai accumulé quelque expérience puisqu’au nombre des dispositifs de santé que j’ai créés au cours des trente dernières années figure l’implémentation de programmes de prévention des problèmes de jeu excessif en lien avec l’industrie des jeux d’argent et de hasard.

Sachant que les distorsions cognitives relatives aux processus aléatoires figurent au cœur de cette addiction, je m’étais entouré comme j’aime à le faire d’une équipe multidisciplinaire constitué de psychiatres et psychologues, de sociologues ainsi que de spécialistes en sciences de l’éducation pour élaborer sur une période de sept ans des programmes qui constituent encore aujourd’hui une référence en la matière.

Mandaté à cette fin par les plus grands groupes français de casinos (Lucien Barrière, Partouche et Moliflor), j’avais rédigé plusieurs articles dans les revues en santé publique et présenté ce modèle dans différents congrès à travers le monde.

C’est dire si ma qualification et ma compétence au regard du thème du congrès paraissaient pertinentes et même indiscutables.

 

Happy

Je me réjouissais de participer à cet événement d’envergure, à la perspective notamment de croiser et d’entendre des penseurs que j’admire, comme Hubert Reeves, que j’avais rencontré à l’époque où je présidais la Fondation pour le Musée d’ethnographie de Genève. L’humaniste astrophysicien m’avait donné son accord pour figurer dans le comité de soutien du projet de nouveau musée, en compagnie de sommités comme Claude Lévi-Strauss, Jean Malaurie et une quarantaine d’autres.

La diversité du programme de Time World, ouvrant sur les mondes des arts, de l’industrie, des sports, de la psychanalyse et de la philosophie me laissait réjoui des belles découvertes que je prévoyais d’y faire.

J’avais entretemps rédigé (gracieusement) un chapitre pour l’ouvrage collectif publié aux éditions Belin : et accordé (gracieusement) un entretien en visioconférence à Mme Laurence Honnorat, éditrice responsable de l’ouvrage.

Et voici que, il y a quelques semaines, je reçus un courriel embarrassé de cette dernière m’informant que des groupes avaient fait pression pour contester ma présence au nombre des conférenciers au motif que ma « scientificité » était insuffisante.

L’avantage, je l’ai souvent dit, d’être anthropologue est que tout événement donne matière à penser et en devient possiblement intéressant.

Ici donc, nous avions un invité au bénéfice de trente ans de carrière en santé publique, ayant figuré une cinquantaine de fois comme conférencier principal dans des congrès à travers le monde, travaillé spécifiquement le thème du congrès en question dans son propre domaine d’activité et disposant d’une contribution singulière à apporter.

Et voici qu’une cabale s’était exprimée pour contester ma légitimité, conduisant le « comité scientifique » de Time World à annuler ma participation.

Diablement intéressant, non ?!

 

What the fuck ?!

Des conseils avisés me suggérèrent de faire appel de cette décision auprès du comité scientifique en question. Les éléments que j’ai mentionnés plus haut (ainsi que bien d’autres) de mon parcours professionnel devaient en effet plaider sans grande difficulté contre l’injustifiable de cette décision. Ce d’autant plus que figuraient au programme (non annulés quant à eux) des personnalités dont l’expertise étaient d’être écrivain, pilote de ligne, horloger ou encore philosophe, tous métiers dont la « scientificité » se laisse également questionner si tant est que ce critère fasse sens…

J’ai pourtant choisi une autre voie, en cohérence avec les valeurs qui m’animent. Au nombre de celles-ci figure l’absence de toute complaisance envers l’injustice et les abus de pouvoir, qu’ils me visent personnellement ou non. Quand par exemple Mme Michèle Herzog a vu son blog être supprimé par la Tribune de Genève au motif qu’elle avait critiqué l’éditorial bien peu intelligent d’un rédacteur de ce journal, j’ai choisi de suspendre mes propres productions sur cette plateforme. Ceci même si le coût est important en termes de perte d’audience.

Mais je suis fait de ce bois : l’éditorial en question critiquait (assez stupidement) la position d’un mouvement civique, et la critique de Mme Herzog lui faisant suite était quant à elle démocratiquement et légalement irréprochable.

Si l’éditeur en question choisit désormais d’œuvrer (comme l’époque y prédispose) en police de la pensée ou ne supporte pas qu’on lui adresse à son tour des critiques fondées, c’est moi qui ne suis plus à me place en participant (et donc en contribuant) à cette plateforme

 

Trolls et bots, le harcèlement en meute

Ce fut donc aussi ma résolution au sujet de Time World. Je découvris de surcroît que la campagne me visant provenait de ces groupes de zététiciens fanatiques qui déshonorent la zététique en se comportant comme un mouvement sectaire. Avec pour particularité de harceler en meute des cibles selon des procédés que tout être humain honnête devrait inconditionnellement réprouver.

Les groupes en question s’avèrent de surcroît entretenir des liens étroits avec des industries polluantes et corruptrices (comme les pharmas, le nucléaire, les producteurs de pesticides et d’OGM) dont ils constituent en quelque sorte la milice numérique.

Avec une double mission : désinformer en produisant de la fausse science (selon le modèle éprouvé mis au point il y a plus de 70 ans par l’industrie du tabac) pour semer la confusion au sein de l’opinion publique ; et traquer, calomnier et harceler les penseurs et scientifiques dérangeant les intérêts qu’ils servent.

Mobilisant trolls et bots (auxiliaires humains ou algorithmes), ils déferlent dès que l’occasion se présente pour salir les réputations à coups de calomnies et de commentaires diffamatoires. J’ai moi-même été très tôt pris en chasse par ces groupes malveillants et malfaisants, notamment par un énergumène se faisant passer pour une autorité scientifique alors que ses états de service se limitent à avoir co-signé (avec six à sept auteurs !) une poignée d’articles dans un domaine hyper-confidentiel.

Un type qui n’a en vérité jamais rien accompli d’intéressant dans aucun domaine, dont les lacunes intellectuelles et épistémologiques sont criantes, se targuant de surcroît d’être une référence dans des domaines pour lesquels (les cognitions humaines par exemple) il n’a aucune formation sérieuse ni d’expertise ! Et dont le trouble de l’agressivité psychopathologique transparaît à chacune de ses interventions…

Nous avons relevé avec d’autres cibles de ces nouveaux inquisiteurs que les plus hargneux d’entre eux étaient, littéralement, des scientifiques ratés au regard de leurs propres CV. Phénomène bien connu en sociologie qu’on retrouve par exemple chez les  snobs (sans noblesse) singeant les usages des nobles ou la petite bourgeoisie se corsetant d’une forme d’hyper-correction pour faire illusion en camouflant sa modestie de classe.

Ces ratés sont tout juste aptes à faire illusion chez Hanouna mais guère ailleurs, étant dépourvus de racines et de substance. Avec des manières rappelant celles des chemises brunes ou des milices caractéristiques des dérives totalitaires ou sectaires.

Voici la description détaillée qu’en donne une observatrice avertie :

Pour rappel, La Tronche en Biais fait partie de l’association (ou plutôt le lobby) Collectif Fake Med qui agissent de concert pour détruire tout ce qui n’est pas de la science matérialiste conservatrice. Dans leurs statuts ils parlent de « lutte active », et dans la pratique, les procédés sont sauvages, insultants, moqueurs, irrespectueux, toujours à clasher les gens sur réseaux sociaux comme à la cour d’école, tout en se faisant passer pour des grands penseurs de l’esprit critique alors qu’ils ne sont que des petits chiens de garde des lobbys pharmaceutiques. Ils détestent l’homéopathie, la naturopathie, l’acupuncture, l’aromathérapie, la méditation etc. (ils ont même créé un « FakeIndex » sur le site de tout ce qu’ils considèrent comme pseudo-science) et ce sont eux qui ont réussi à faire dé-rembourser l’homéopathie. Certains d’entre eux sont subventionnés par l’État, sont le petit bras de la Miviludes qui est elle-même le bras caché de l’Ordre des médecins, pharmaciens, etc.

Ce type de religieux « scientifiques » existent depuis la nuit des temps, tous les grands chercheurs innovants se sont heurtés à ces sceptiques qui ne sont pas là pour faire de la recherche et faire avancer la science, mais qui sont seulement dans une démarche de « débunkage », de trouver même là où il n’y en a pas des interprétations et de biais qui invalident toutes découvertes qui ne rentrent pas dans leur idéologie purement matérialiste.

Ils illusionnent tout le monde en pensant déceler les « supercheries » car il est plus facile de mettre dans sa poche un public à qui on montre qu’on a décelé des manipulations et qui pense avoir été épargné de tomber dans le piège d’imposteurs grâce à eux (…)

Ils pensent que la connaissance c’est forcément ce qui est codifié par la science et que le reste n’est que croyance. C’est méconnaitre les biais scientifiques, les conflits d’intérêts, les jeux de pouvoir qui existent au sein même de l’Establishment scientifique.

Attention à ne pas se laisser leurrer par une vitrine sécurisante qui pense vous apprendre à déceler les biais, à manier l’art de l’esprit critique, car en vérité, derrière ces méthodes rassurantes dont ils sont eux-mêmes convaincus, se cachent juste une méthode qui appuie leur idéologie. La Tronche en Biais et la zététique n’attaqueront jamais l’industrie pharmaceutique, ne dénonceront jamais les conflits d’intérêts et les malversations, ils attaquent uniquement ce qui est marginal et alternatif car cela représente un danger pour le dogme.

Creusez et vous verrez qu’ils ne sont pas de vrais esprits critiques mais des esprits conformistes au possible qui détruisent les libertés car eux ont besoin de sécurité…

Or c’est subissant la pression de ces groupes que Time World, congrès prestigieux et a priori rigoureux, a choisi de leur livrer mon scalp. Le chargé de communication de l’événement allant jusqu’à leur annoncer la bonne nouvelle sur Twitter dans un élan de bassesse bien dans l’air du temps.

 

End of the game

En ce qui me concerne, l’aventure s’arrête là : si un autre que moi avait subi ce genre de traitement de la part de l’organisation, j’aurais sans doute décommandé ma participation. L’époque prédispose à la veulerie et à la lâcheté, nous n’avons eu que trop le loisir de l’observer. Pour ma part, je ne mange et ne mangerai jamais de ce pain-là. Et donc il est tout naturel que loin de chercher ma réintégration, je choisisse au contraire de boycotter Time World.

Certes, les membres du « comité scientifique » de l’événement sont selon toute probabilité des notables et nul ne redoute plus en effet le scandale que les notables ! Mais il est de valeurs d’ouverture d’esprit, de probité et d’intégrité qui doivent présider à toute démarche et à tout événement scientifique, ce sans quoi la corruption frappe à la porte et s’invite.

Michel Maffesoli se dédouane quant à lui avec élégance d’être un scientifique, (malgré la place majeure qu’il occupe au sein de la sociologie contemporaine), préférant décrire sa discipline comme une connaissance plutôt que comme une science…

Il décrit aussi avec une lucidité magistrale le dévoiement de la rationalité en rationalisme morbide dans cette dérive en cours qui dénature la science en scientisme. Et combien les « élites » (ceux et celle qui se considèrent ainsi parce qu’ils ont « le pouvoir de dire et de faire ») deviennent caricaturales, intolérantes, paranoïaques même en réaction hystérique à leur progressif effondrement.

Je laisse donc Time World ainsi que les zététiciens fanatiques à leur nouvelle dictature. On m’a rapporté que Christian Perronne, subissant lui aussi nombre d’annulations de congrès auxquels il devait participer, s’en consolait avec un sourire en soulignant qu’il était en revanche invité dans de plus en plus d’endroits autrement intéressants que ceux habités par les pseudo-élites en perdition.

Je n’ai pour ma part aucune inclination à la posture victimaire. J’ai toujours été conscient des risques que je prenais en osant dénoncer des phénomènes incontestables mais que les pouvoirs en place se doivent de nier avec la dangereuse énergie du désespoir pour arriver à leurs fins.

Je connaissais le prix possible à payer et y étais prêt. Je ne vais donc pas me lamenter de cet épisode Time World, si ce n’est pour eux : un congrès soi-disant respectable qui se comporte ainsi fait le lit de sa propre perdition. Je les plains sincèrement d’être tombé si bas.

Le séminaire que j’ai été invité à donne à l’IHU Méditerranée-Infection a quant à lui dépassé les 450’000 vues, apportant la preuve -si besoin était- que la population est avide d’information sur la corruption systémique et la fraude scientifique prévalant dans le domaine de la santé.

Les médias payés par l’état taisant cette réalité (pourtant démontrée) avec la même énergie que les gouvernants, je me contente quant à moi de tracer ma route et de continuer mon effort pour faire connaître ces embarrassantes vérités, dans l’espoir que nous puissions sortir tôt ou tard du délire collectif dans lequel ces « élites » nous ont poussés.

Et me suis donc contenté d’adresser le courrier suivant, rédigé par mon avocate, au « comité scientifique » de Time World. Et bon congrès à tous les intervenants et au public !

 

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Objet : Décision du Comité scientifique Time World

            Annulation de conférence

Madame,

J’interviens pour le compte de Monsieur Jean-Dominique MICHEL.

A ce titre et suite à votre courriel de ce jour, il serait très aimable à vous de bien vouloir transmettre mes observations, développées plus avant, auprès du Comité scientifique de Time World.

En effet, Monsieur Jean-Dominique MICHEL pratique depuis plus de vingt-cinq ans en tant qu’anthropologue de la santé et expert en santé publique pour des entités publiques et des ONG en Suisse et dans différents pays.

Il est titulaire de diplômes en anthropologie, ethnolinguistique, études théâtrales et cinématographiques ainsi que d’une maîtrise en anthropologie de l’Université de Montréal et de la London Psycho-Physics Academy.

Son expérience professionnelle est de notoriété publique, eu égard aux mandats d’expertise qu’il a assurés pour différents gouvernements et institutions publiques, aux dispositifs en santé qu’il a développés, aux nombreux articles qu’il a publiés dans la littérature spécialisée ainsi qu’aux présentations qu’il a données en tant que conférencier dans des congrès en anthropologie de la santé et en santé publique à travers le monde.

Il a été invité à présenter ses travaux et le fruit de son expertise dans plus de quinze Universités et Hautes écoles européennes ainsi qu’auprès de plusieurs gouvernements et organisations internationales.

Il est également sollicité par les médias suisses et français et est intervenu en tant que consultant permanent pour l’émission de télévision nationale suisse romande relative à l’économie.

Il a présidé pendant quinze ans la Fondation pour le Muséee d’ethnographie de Genève. Il est aussi auteur de livres, réalisateur de films documentaires et éditeur du blog Anthropo-logiques.org.

Au regard du thème de votre congrès, je me permets de rappeler que M. Michel a été un pionnier des programmes de prévention de l’addiction aux jeux d’argent et de hasard, remplissant de 1999 à 2005 différents mandats notamment pour les groupes Barrière, Partouche et Moliflor. Les distorsions cognitives relatives à la notion de hasard étant au cœur de ces processus addictifs, il est d’autant plus oiseux de prétendre que M. Michel ne disposerait pas d’une compétence ou d’une expérience pertinentes, sauf à considérer que la science se restreigne à des ratiocinations hors sol sans jamais s’aventurer au cœur des réalités humaines.

Qu’en est-il par ailleurs de la compétence « scientifique » d’invités dont les professions sont psychanalyste, pilote, maître d’art en horlogerie, pianiste ou encore écrivain ? La vérité évidemment est que votre décision est politique et non scientifique. Instrumentaliser la science pour justifier une exclusion de cette nature ne vous honore pas et fleure plus le maccarthysme que l’intégrité intellectuelle.

Monsieur Jean-Dominique MICHEL est depuis plusieurs mois victime de propos diffamatoires, d’attaques médiatiques et d’une campagne de décrédibilisation dans la presse, sur internet et notamment sur les réseaux sociaux, d’une particulière gravité.

Bien évidemment, vous pouvez aisément remarquer que ces attaques correspondent à la période de crise sanitaire que nous connaissons actuellement et que les compétences de Monsieur Jean-Dominique MICHEL n’ont jamais été remises en cause auparavant.

Ces propos et attaques de tous ordres sont attentatoires à sa dignité, à sa probité, à son honneur et à la considération de sa personne et sont, de ce fait, susceptibles de constituer des infractions pénales d’injures ou de diffamation, réprimées par les articles 29 à 35 quater de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.

Ainsi, Monsieur Jean-Dominique MICHEL m’a mandaté afin de mettre en œuvre toutes les voies de droit, tant civiles que pénales, à l’encontre de toute personne physique ou morale ayant commis lesdites infractions en vue d’obtenir la sanction de tels agissements et la réparation des préjudices subis.

Par conséquent, dans le cadre des présentes, je déclare aux membres du Comité scientifique de Time World que nous prenons acte de cette décision indigne prise sur la base de propos infondés et attentatoires à la dignité, à la probité et à l’honneur de mon client.

Enfin, je souhaite également vous informer que Monsieur Jean-Dominique MICHEL ne souhaite pas plus se compromettre avec des intervenants et membres Time World, qui préfèrent participer à la « chasse aux sorcières », menée depuis plus d’un an maintenant, plutôt que de privilégier de manière objective la qualité des interventions et la pensée de ses invités.

Vous remerciant vivement de votre attention, je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de ma considération distinguée,